Ces 3 cours de Sociologie correspondent aux bases de la
connaissance attendue au niveau de la première année du DEUG
de l'UFR STAPS des Antilles et de la Guyane. Ils sont mis à disposition des étudiants à des fins pédagogiques (révision, remise à jour de connaissances passées, préparation à l'entrée en STAPS) et ne peuvent être utilisé à des fins commerciales sans accord de l'auteur. |
Auteur : Jérôme PRUNEAU
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Bibliographie:
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Pour aborder la sociologie, il faut la replacer dans un corpus de termes scientifiques que lon retrouve dans toutes les sciences. |
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Epistémé (grec) : |
science. En philosophie, ce terme signifie la configuration du savoir rendant possible les différentes formes de sciences à une époque donnée. |
Epistémologie : |
étudie les sciences. Etudie lhistoire, les méthodes ou les principes des sciences. |
Science (latin) : |
ensemble cohérent de connaissances relatives à certaines catégories de faits, dobjets ou de phénomènes obéissants à des lois. Connaissances vérifiées par des méthodes expérimentales. |
Expérimentation : |
soumission à des expériences ou à un certain nombre dessais pour étudier un phénomène. |
Sciences humaines : |
renvoient à des disciplines ayant pour objet lhomme et ses comportements individuels et collectifs, passées et présents. |
Concept : |
représentation intellectuelle dun objet conçu par lesprit. |
Notion : |
conception élémentaire que lon a de quelque chose. Conception de base. |
Différences entre sciences de la nature et sciences humaines et sociales
Sciences de la nature |
Sciences humaines |
Réalité objective.
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Réalité temporelle.
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Elimination de la personnalité.
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Importance de lintuition.
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Abstraction et généralisation.
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Concret et vécu.
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Fondées sur des faits.
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Fondées sur des événements.
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Expérimentations renouvelables.
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Expérimentations difficilement renouvelables voire impossible.
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Expliquées par des causes.
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Causalités indéfinies, rapport au contexte.
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Indépendance, spécialisation des recherches.
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Interdépendance des recherches entre les disciplines.
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La société : cest un système autonome aux
lois propres.
Duvignaud en 1966 la définit "comme un organisme vivant, une vie
collective ayant ses lois propres".
Touraine en 1974 dit : "les relations sociales aussi différents
les unes des autres ont pour but de faire apparaître des relations
derrières des situations". La sociologie, ce nest donc pas
une chose mais un ensemble dopérations, de processus quil
faut mettre à jour.
Deux grands concepts posent les bases de la réflexion sociologique. Dune part, le concept de culture et, dautre part, le concept de rôle et statut.
Cest un terme très employé, polysémique (plusieurs
sens) et finalement mal défini. Et pour cause dans la mesure où
on relève 160 définitions !
Mais la confusion souvent la plus éloquente est que lon a tendance
à confondre culture et civilisation. Alors peut-on dire que la culture
est synonyme de civilisation ?
Pour répondre à cela, il faut définir les deux termes
et comprendre les différences fondamentales, sil y en a..
La civilisation est souvent associée à un jugement de valeur,
elle qualifie les sociétés puisque que lon considère
telle ou telle société "civilisée". Mais ce terme
désigne aussi certains aspects de la vie sociale en sappliquant
à un ensemble de peuples ou de sociétés.
Cest-à-dire en tant que traits caractéristiques dune
civilisation (ex : lorganisation en pyramide des tombeaux
égyptiens).
Pour ce qui est de la culture, on considère trois états relatifs
à la culture dune société :
- Létat sauvage
- Létat barbare
- Létat de civilisation, ce qui fait bien penser que
létat de civilisation est un état de culture.
Cest-à-dire un état social, en opposition à
létat de nature. Cest pour cela que lêtre
humain est un être social.
Donc il semblerait que la différence entre culture et civilisation
se situe essentiellement au niveau matériel et technique. On peut
résumer en disant quau niveau des valeurs il ny a pas
de différence mais que celle-ci se situe au niveau des techniques.
Attention, ce que je dis là est à prendre avec précaution
dans la mesure où on peut trouver chez certains auteurs des conceptions
différentes. Ex : E. Morin qui lui différencie deux
cultures :
- Culture cultivée, centrée sur les goûts littéraires
et artistiques
- Culture de masse, culture de marché dispensée par des techniques
de diffusion précises et massives comme les médias.
Il faut retenir que chez la plupart des sociologues, la différence nest pas faite entre ces deux termes et que la diversité sémantique avec laquelle jouent les sociologues soppose finalement à une définition universelle. (retour)
Ce quil faut comprendre dans ce double concept, cest que le système social, cest une unité ou une totalité dans laquelle sinscrivent les individus. LHomme devient un sujet social en tant quacteur, il a des fonctions dans sa vie sociale, il joue des rôles sociaux. Un même individu jouera plusieurs rôles sociaux dans une même journée (étudiant, sportif, employé, etc.). Il sinscrit donc dans un vaste système symbolique. Il a une place déterminé en fonction de critères sociaux. Ex : revenu, éducation, couleur, etc. Bref, en fonction de son statut, de son rang dans léchelle sociale. En cela, lindividu se conforme aux règles dune société et le sociologue retient les traits communs dune société dans laquelle évolue un certain nombre dindividus et non ses variations individuelles.
On peut dire alors quun statut, cest un ensemble de rôles
que joue lindividu et de façon invariable sur une période
donnée. Le statut est donc quelque chose de relativement stable. Il
dépend de deux choses :
- Des facteurs attribués (héréditaires),
cest-à-dire des conditions géographiques, biologiques,
etc.
- Des facteurs acquis, liés à lapprentissage.
Doù la mobilité sociale dun individu,
cest-à-dire la marge entre ce qui est attribué et ce
qui est acquis. Ex : En Inde, faible mobilité sociale étant
donné que la profession est du domaine de lattribué
(société de castes), alors que chez nous, société
de classes, la profession est du domaine de léducation donc
de lacquis.
A partir de là, le comportement dun individu est lié
à la façon dont il interprète ses rôles et à
sa capacité de se conformer à son statut en fonction des
contraintes imposées par la société dans laquelle il
vit. Cest cela qui permet de définir son intégration
sociale ou non. Sil ne suit pas les règles sociales, il est
exclu ou en marge de la société. (retour)
Cest donc autour de ces deux concepts, la culture et les rôles
et statuts,
que se construit la réflexion sociologique dans lhistoire
en essayant de comprendre finalement comment se construit, fonctionne et
évolue une société.
Il introduit les notions de sociologie et publie en 1748 : "De
lesprit des lois". Dans cet ouvrage, il établit des relations
stables entre les institutions juridiques et politiques et les conditions
de vie des individus en société. Il se penche sur le pouvoir
politique et expose une théorie en mettant en relation les principales
formes de pouvoir politique avec lidéal social dominant. Il
montre que quand lidéal social diminue, le régime se
corrompt. Pour palier cela, il propose le principe de séparation des
pouvoirs qui nécessite la notion dindépendance entre
eux.
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La conception positive de la loi de Montesquieu (humaniste par excellence) intéressera Durkheim qui dira de lui : "non seulement Montesquieu a compris que les choses sociales sont objets de science, mais il a établi les notions clés indispensables à la constitution de cette science".
Il croit en la bonté originelle de lhomme. Il publie en 1762 : "Du contrat social" dans lequel il rappelle combien létat civil est souhaitable en ce quil substitue en lhomme la justice à linstinct, la raison à limpulsion physique. Il propose une nouvelle théorie pour fonder la légitimité du pouvoir politique : "Liberté, égalité, fraternité" (Etait-ce un idéalisme ?) |
Cest lui qui invente le néologisme "sociologie" en 1839. Avec lui, la sociologie commence à devenir une science. Il la définit comme "létude positive de lensemble des lois fondamentales propres aux phénomènes sociaux". Il distingue deux états de la science des phénomènes sociaux :
En un mot, "la dynamique sociale étudie les lois de la succession,
pendant que la statique sociale cherche celles de la coexistence". A. Comte,
cours de philosophie positive, 48ème
leçon.
Comte établit une loi progressive, générale et
linéaire dévolution de lesprit humain où,
selon lui, tous les domaines de la connaissance passe par trois états
successifs. Cest la loi générale des trois
états quil met en relation avec la dynamique sociale :
Comte distingue au niveau de la méthode 3 démarches
possibles : lobservation, la comparaison et
lexpérimentation. Mais la mise en uvre de cette dernière
nétant pas commode dans le cas des phénomènes
sociaux, il défend le recours à lobservation et à
la comparaison. Notamment la comparaison historique comme le rapprochement
des divers états de la société humaine pouvant exister
dans différents endroits du monde. On doit comparer une
société à une autre différente.
Comte a permis dapporter à la sociologie ses fondements grâce
à des éléments fondamentaux et à
lhéritage des sciences préexistantes.
1882 : agrégation de philosophie 1887 : premiers cours de sociologie 1893 : "de la division sociale du travail" 1895 : "les règles de la méthode sociologique" 1896 : création de la revue scientifique "lannée sociologique" 1897 : "le suicide" 1912 : "les formes élémentaires de la vie religieuse" |
Lessentiel du travail de Durkheim consiste à promouvoir
lidée dune sociologie autonome aux côtés
(et donc en compétition) des disciplines déjà
établies. Son travail trouve sa reconnaissance en 1913 lorsque la
chair quoccupe Durkheim à la Sorbonne prend le nom de "chaire
de sociologie". Mais la sociologie Française ne trouve sa cohérence
théorique et idéologique quavec la véritable
école formée par Durkheim autour de "lannée
sociologique". De là découlera ce que lon appellera
"lécole française" de sociologie.
Il emploie une méthode identique dans ses 3 études :
Le concept dexistence de la sociologie nécessite 2 éléments essentiels :
2 formules à retenir :
"il faut considérer les faits sociaux comme des choses" |
"La caractéristique du fait social, cest quil exerce une contrainte sur lindividu" |
Cest-à-dire que lon ne sait pas ce que signifie
les phénomènes sociaux qui nous entourent. Il ny a pas
de conception scientifique. Lorsque lon observe un fait social, il
faut se débarrasser de tout préjugé et la difficulté
vient de ce que le questionnement sociologique recouvre souvent des
considérations de sens commun (doxa), et par-là des
présupposés et des préjugés. La sociologie est
une science, et ce nest pas parce quelle porte sur des comportements
humains immédiatement compréhensibles quelle peut se
contenter de reproduire les réflexions du sens commun (je sais
pourquoi les passants sarrêtent au feu rouge, pourquoi le mercredi
le bouchon de St Anne est moins dense, pourquoi les sportifs antillais
sont plus rapides que les européens sur 100 mètres, ...).
A linstar de toutes ses consurs, elle doit non seulement faire
des découvertes ou du moins établir des faits, mais en plus
leur chercher des modèles explicatifs efficaces et non pas simplement
plausibles. Il faut donc une distance par rapport aux choses, ne pas sy impliquer émotionnellement. En cela, la compréhension dun phénomène ne peut résulter que de son traitement objectif. La sociologie doit rechercher la cause du phénomène et sa fonction sociale (les faits). Elle pourra alors avoir une fonction curative, cest-à-dire guérir les sociétés malades et en reconnaître les maux. |
Durkheim met en évidence quun phénomène
social peut être reconnu car il simpose à lindividu
en tant que contrainte (ex : mode). Cette contrainte apparaît
comme un sentiment coercitif qui simpose à tous et qui engendre
une réaction collective.
Par ailleurs, dans son ouvrage "De la division sociale du travail" (1893), il distingue deux types de sociétés :
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Neveu
de Durkheim qui est son aîné de 13 ans, il est aussi son plus
proche collaborateur. Il dirige lannée sociologique
2ème série après la mort de son fondateur.
Mauss se spécialise en ethnologie et histoire des religions. Même
sil na jamais détude de terrain, il est le fondateur
incontesté de lécole française dethnologie
(aux côtés des folkloristes Van Gennep). Il crée
linstitut français de sociologie en 1924, où il forme
la plupart des grands ethnologues français (Louis Dumont, Jacques
Soustelle, Marcel Griaule, Claude Lévi-Strauss
).
Lun de ses principaux apports est le concept de "fait social total",
cest-à-dire qui met en jeu la totalité de la
société et de ses institutions. On ne peut comprendre un
phénomène social hors de lensemble des caractéristiques
de la culture concernée. Ses travaux sur les techniques du corps en
sont une illustration : il y montre que chaque société
attribue un sens profond aux pratiques les plus anodines comme la marche,
la nage, la course, la respiration
Cest pour cela quil se distingue fondamentalement, dun
point de vue méthodologique, de Durkheim dans la mesure où
il considère que pour comprendre un phénomène dans sa
globalité, il faut lappréhender du dehors comme une chose,
mais aussi du dedans comme une réalité vécue. Cest
la différence fondamentale entre les méthodes et notamment
entre la sociologie et lanthropologie.
"Les
philosophes nont fait quinterpréter diversement le monde,
il sagit maintenant de le transformer".
Sa démarche sociologique est indissociable de son engagement politique
révolutionnaire. Il constitue lun des deux pôles de la
pensée traditionnelle sociologique. Son principe structurel de la
réalité (ou des réalités) repose sur la dialectique.
Pour lui, toute réalité est traversée des forces
contradictoires, leur lutte provoquant le changement (en générale
sous la forme dune rupture brutale). Bourgeoisie versus aristocratie,
prolétariat versus bourgeoisie. La pensée de Marx se résume
aux termes de "holisme" et de "déterminisme". Cest-à-dire
que lindividu est déterminé par les structures de la
société.
"ce nest pas la conscience des hommes qui détermine leur
existence, cest au contraire leur existence sociale qui détermine
leur conscience".
Pour
Weber, la sociologie est une science de laction sociale. A la
différence de Marx et de Durkheim, il sagit moins de comprendre
chez Weber la société et ses institutions que danalyser,
à un niveau microsociologique, les actions individuelles ou les formes
de relation interindividuelles. Même sil faut se garder de toute
simplification de type Weber - individualiste - Durkheim - Marx - holistes,
il est certain que la sociologie Wébérienne donne une place
importante à lindividu.
"La sociologie ne peut procéder que des actions dun, de quelques
ou de nombreux individus séparés. Cest pourquoi elle
se doit dadopter des méthodes strictement individuelles"
Dans cette conception, le sociologue doit comprendre les intentions que les
individus donnent à leurs actions, lesquelles, compte tenu des contraintes
de la situation, constituent le tout social singulier étudié.
En cela on peut comprendre la différence avec la conception marxienne.
A la rigidité héréditaire (reproduction des classes
et de la structure) envisagée par Marx, soppose selon Weber
la fluidité de la société où rien nest
jamais totalement écrit davance. "Un changement est
aisément possible".
Il aborde une démarche à trois niveaux :
Attention : cela pose le problème de lobjectivité du savant. Weber distingue :
De plus, il construit un outil théorique quil nomme
idéal-type, comme modèle dintelligibilité des
phénomènes observés. Cest une reconstruction
stylisée de la réalité. Par exemple, la bureaucratie
est un idél-type, une forme pure dont on ne rencontre jamais aucun
exemplaire dans la réalité, mais qui permet de cerner les tendances
propres à cette organisation.
"On ne trouvera nulle part empiriquement un pareil tableau dans sa
pureté conceptuelle : il est une utopie. Le travail historique
aura pour tâche de déterminer dans chaque cas particulier combien
la réalité se rapproche ou sécarte de ce tableau
idéal. Appliqué avec prudence, ce concept rend le service
spécifique quon en attend au profit de la recherche et de la
clarté" (M.Weber, essai sur la théorie de la science,
1918, Plon, 1959, pp. 179-181).
En guise de conclusion, on peut dire que la sociologie tient aujourdhui une place dhonneur sur la scène scientifique dans la mesure où elle sest non seulement autonome comme discipline à part entière mais quelle est en plus reconnue comme telle. Pourquoi ? Simplement parce quelle sintéresse aux faits même de lindividu (chercheur compris) et de la place quil sest construit au sein de la société.
Et ce sont bien ces deux termes (individu et société) qui sont à la fois les deux pôles du social par leur opposition, mais également le cur du questionnement des sociologues. Car la plupart des auteurs, suivant la trace des pères fondateurs, se sont rattachés à lun de ces deux pôles.
Les uns, à force de souligner le poids des contraintes sociales,
réduisent le sujet à un simple "support des structures",
entièrement déterminé par des forces sociales
supérieures. Les autres nenvisagent les sujets que de façon
autonome, acteurs libres et rationnels capables de choisir laction
optimale hors de toute influence extérieure.
Aujourdhui, 2 raisons principales semblent pouvoir expliquer un certain
dépassement de ce clivage simpliste "holisme/individualisme".
- Dune part, à force de radicaliser leurs postulats, les adversaires
en venaient à construire des caricatures inutiles, des monstres
théoriques indéfendables.
- Dautre part, les extrêmes se rejoignent parfois pour ne plus
former que les deux faces dune même théorie. En effet,
que lindividu soit entièrement soumis au système normatif
de la société ("un idiot culturel" selon le sociologue
américain Harold Garfinkel), ou quil soit un acteur totalement
rationnel, importe peu puisque le résultat semble toujours écrit
davance. Les comportements sociaux sont compris comme produit par des
structures sociales contraignantes pour les uns et comme résultant
dun modèle universel de rationalité pour les autres.
Les deux perspectives laissent finalement peu de place à
limprévisibilité humaine puisque dun côté
comme de lautre, lindividu est au cur du social. La
différences nest finalement quidéologique.
Ce quil faut finalement retenir, cest que la pensée sociologique est plurielle mais que ce trait commun à toutes les sciences, prend une acuité particulière en sciences sociales. Pourquoi ? Parce quelles présentent un ensemble de caractéristiques qui rendent délicate lapplication des méthodes qui ont fait leurs preuves dans les sciences de la nature. On peut en souligner au moins deux :