LE DOPAGE
HISTORIQUE : Dés la fin du XIXe s., l'organisation
du sport et des compétitions à grand spectacle amène
certain sportif à rechercher des substances dopantes pour mieux surmonter
la fatigue, gagner et acquérir la notoriété aux risque
de nuire à leur santé.
Les 6 jours de cyclisme, organisés dés 1879, furent l'occasion
d'essayer la caféine, l'éther ou la trinitrine. Le premier
cas de décès connu est le Gallois Arthur LINDON 1896
(PARIS-BORDEAUX).
Constatant la diffusion des produits dopants le C.I.O. décida en 1962
à Moscou d'adopter une série de mesure contre le dopage et
en 1965 la loi antidoping est votée. Les 1er essais de
contrôle antidoping sont apparus aux J.O. de Mexico.
DÉFINITIONS : Définir pour mieux combattre.
Utilisation consciente de moyens destinés à augmenter artificiellement les possibilités psychologiques et physiques de l'organisme.
Moyens utilisés consciemment et nuisible à la santé.
Absorption d'un certain nombre de substances pharmacologique , décelables dans les urines et publiés dans la charte Olympique. Règle 29 de la charte Olympique 1984 : "Le dopage est interdit. Le C.I.O. dresse la liste des produits prohibés".
LISTE : On peut se procurer la liste des produits interdits en pharmacie.
LE CONTRÔLE & LA RÉPRESSION
Il est le plus souvent qualificatif. Il suffit de détecter, dans les
urines, un seul des produits interdits pour qu'il s'en suit un contrôle
positif. Seule la caféine et la testostérone
font l'objet d'analyses quantitatives. L'escrime, le biathlon et le pentathlon
moderne dosent le taux d'alcoolémie.
Art.1: 500F à 5KF pour l'utilisation de substances dopantes.
Art.2: 500F à 5KF et/ou emprisonnement de 1mois à 1an pour faciliter les actes décrits dans l'article n°1.
Art.3: Peines identiques à l'Art.2 pour refus de soumission aux prélèvements ou examens destinés à établir la preuve de l'utilisation de substances prohibées.
Art.4: Les condamnations aux Art. 1, 2 et 3 peuvent être assorties de l'interdiction pendant un durée de 3mois à 5ans de participer à toute compétition sportive, d'en être l'organisateur ou d'y assurer une fonction quelconque.
Les fédérations sportives peuvent assortir les peines précédemment décrites de sentences ex: suppression de licence...
Le Ministère des Sports (1981) a dégagé les moyens particuliers suivants:
Infrastructures.
Médecins et adjoints qui ont reçus l'agrément du C.I.O. en Juin 1985.
Ligue budgétaire permettant de financer les contrôles effectués au niveau national (2.000.KF en 1986).
MOYENS DOPANTS
1. Oxygénothérapie : l'oxygène, contenu
à 20,95% dans l'air atmosphérique, joue un rôle vital
en transformant l'énergie potentielle des aliments en énergie
"actuelle" (oxydation).
REMARQUE: "Un muscle épuisé par un grand nombre de contractions
et maintenu à l'abri de l'O2 ne se restaure pas et reste
fatigué"; au contraire, il suffit de le laisser dans une atmosphère
contenant de l'O2 pendant quelques minutes pour qu'il puisse se
contracter à nouveau" (Physiologie, Hédon).
DÉDUCTION: l'inhalation d'O2 pourrait faciliter le
fonctionnement du muscle et en augmenter le rendement. (Karpovitch &
Sinning: amélioration significative sur 100Yards "physiologie de
l'activité musculaire").
Employée fréquemment pendant les mi-temps des matches de
FB.
Astrand et Karpovitch estiment actuellement que l'action de
l'oxygénothérapie est surtout d'ordre psychologique ; elle
s'impose cependant lorsque le sportif s'arrête en atmosphère
sèche et pauvre en O2, après un effort intense et
de longue durée.
2. L'HYPNOSE : Lorsque la forme est optimale, le niveau de
performances d'un sportif dépend du degré de motivation. Une
limite psychique existe au même titre qu'une limite physique.
La mise en condition morale se fait par l'intermédiaire de l'hypnose
(yoga, relaxation...). Elle libère le sportif de certains facteurs
anxiogènes.
Ikai et Steinhaus chiffrent une augmentation de 26,5% au niveau du
fléchisseur de l'avant-bras.
RISQUE: Passé le moment de la compétition, la motivation devient
anxiété, angoisse, obsession: Dopage mental?
3. STIMULATION MUSCULAIRE ÉLECTRIQUE : REMARQUE:
La force musculaire dépend notamment de la masse musculaire, il est
rationnel que des chercheurs tentent de trouver des substances ou des moyens
d'augmenter cette masse musculaire.
CONSÉQUENCES: La stimulation électrique est utilisée
depuis 1971 dans les disciplines où l'amélioration de la force
est un facteur de progrès: haltérophilie, lancers, sprints,
lutte.
RISQUES: Aucun effet secondaire d'après les chercheurs soviétiques.
Cependant, déchirures musculaires, ruptures tendineuses semblent
être le prix à payer (cas d'un rugbyman français après
surentraînement: tétanisation douloureuse des muscles du mollet
et thromboses superficielles).
4. TRANSFUSIONS SANGUINES : Seraient apparues aux J.O. de Sapporo
(64). Officiellement interdit par le CIO aux J.O. de Calgary (88).
REMARQUE: Astrand estime qu'il existe une étroite corrélation
entre la quantité totale d'hémoglobine et la VO2max
(Manuel de Physiologie de l'exercice musculaire).
Pour éviter les phénomènes de rejets les sportifs ont
recours à l'auto-transfusion. Ekbom, Golbarg & Gullbring ("Reponse
to exercise after blood and reinfusion" 72) attestent d'une augmentation
de 23% des capacités physiques des sportifs soumis à une
transfusion de 1200cc de sang.
RISQUES: Hépatites, transmission d'infection, surcharge circulatoire,
incompatibilité sanguine, embolie gazeuse. Une augmentation du taux
de globules rouges amplifie la viscosité du sang, le travail du coeur
est rendu moins efficace et Qc diminue.
LES SUBSTANCES DOPANTES
Nul ne peut préjuger avec certitude des effets d'un médicament. Toutes les thérapeutiques peuvent engendrer des effets secondaires ou toxiques.
1. LES AMPHÉTAMINES : Ce sont des produits de synthèse,
excitants du SNC. Ce sont des substances douées de propriétés
psycho-stimulantes (euphorie), antidépressives et frénatrices
de l'appétit. Elles ont un effet d'éveil qui s'oppose à
la fatigue et au sommeil.
Pas toxiques à petites doses occasionnelles, elles suppriment toutefois
les signaux d'alerte face à la douleur et la fatigue.*
RISQUES: Atteinte du seuil d'épuisement, dépassement des limites
mécaniques de résistances de l'organisme donc risques de blessures.
Elles possèdent une propriété hyperthermique, qui
accentuée par l'effort physique et la chaleur ambiante, peut être
mortelle.
Risque de double accoutumances jusqu'à la toxicomanie: amphétamines
plus somnifères, plus parfois un "produit masquant" pour effacer des
urines les traces des produits dopants.
2. LA COCAÏNE ET SES DÉRIVES : Anesthésiques
locaux, la cocaïne a un effet excitant (euphorie,
invulnérabilité...) et défatigant, elle permet d'augmenter
la force et accélère la Fc. Lorsque l'intoxication n'est pas
avancée, elle donne des réflexes mieux ajustés (tennis).
Effets comparables aux amphétamines avec un risque de toxicomanie
plus important.
Bob HAYES vainqueur du 100m aux J.O. de Tokyo (64) condamné pour trafic
de cocaïne en 79...
RISQUES: banal: dermite (infection cutanée), ou mortel: par choc
anaphylactique (choc vagal extrême). Effets secondaires: angoisses,
pâleurs, hyperthermie, hallucinations, convulsions, dépression
des systèmes circulatoire et respiratoire, toxicomanie.
3. LES HORMONES :
a. Les hormones cortico-surrénales : et surtout le
groupe des glucocorticoïdes possèdent des propriétés
anti-inflammatoires, elles transforment les protéines tissulaires
en glucose. La cortisone (euphorisante) peut être un substitut aux
amphétamines.
RISQUES: altérations importantes du psychisme. Atrophie musculaire,
fragilité osseuse, diminution du pouvoir de défense de l'organisme.
b. Les hormones HYPOPHYSAIRES : La Somatotrope stimule la croissance des tissus (risque d'hypertrophie). La Corticotrophine a un effet lipolytique avec mobilisation des graisses.
c. Les hormones SEXUELLES MÂLES : Ceux sont les hormones
les plus utilisées dans le monde du sport (body-building,
haltérophilie, mais aussi cyclisme pour lutter contre la baisse
d'agressivité et le désintéressement). Elles ont une
action virilisante et anabolisante.
Anabolismes: la transformation de matériaux nutritifs en tissu vivant,
dans l'organismes (J. Pelizza). Les anabolisants "engrais musculaires" favorisent
ce processus. On appelle stéroïdes anabolisants de nombreux
dérivés synthétiques de la testostérone ou autres
hormones testiculaires. Intérêt de l'utilisation pendant
l'entraînement.
RISQUES: Augmentation du poids, obésité. Accidents articulaires,
musculaires et surtout ligamentaires. Tumeur de la prostate, oedèmes
provoqués par la rétention de sodium et donc d'eau dans les
tissus. Atrophie testiculaire et stérilité chez l'homme,
virilisation irréversible chez la femme. Stress.
BIBLIOGRAPHIE
Académie Nationale de Médecine. "Le dopage et ses dangers", 1981.
Charte Olympique, 1984 révisée 1985.
Conseil de l'Europe. Charte Européenne contre le dopage dans le sport. Strasbourg, 1985.
Dr Leglise. Fédération Internationale de Cyclisme. "Pour une lutte contre le dopage" 1983.
Loi 65-412, du 1° juin 1965 tendant à la répression de l'usage des stimulants à l'occasion de compétition sportives.
Manuel de l'éducateur sportif (4° édition) E. THILL & R. THOMAS & J. CAJA (1982).p 249-252. Vigot.
Revue Sport Béziers. Office municipal des sports de Béziers. Dossier "Le dopage" n°8, 9 et 10.