LES FEMMES ET LE SPORT


Depuis 30 ans, les femmes sont de plus en plus nombreuses à pratiquer des APS. L'évolution du nombre de femmes ayant une activité sportive régulière est significative : si elles n'étaient que 9 % en 1968, elles sont 32,5 % en 1997. Les sportives s'illustrent également par leurs performances dans les compétitions nationales et internationales, devenant par leurs succès les chefs de file de certaines disciplines comme le tennis ou l'athlétisme.
Cependant, le sport féminin diffère encore sensiblement du sport masculin, qu'il s'agisse des disciplines choisies, de l'intensité des activités au cours de la vie, des lieux de pratiques ou encore de l'engagement dans la compétition (sur plus de 8 millions de compétiteurs, on ne compte que 24 % de femmes). Le sport féminin reste trop souvent ignoré des média et les femmes ne sont pas assez présentes aux postes à responsabilités dans le milieu du sport.

Dès la première rencontre publique organisée par le ministère de la Jeunesse et des Sports avec des sportives, en mars 1998, la question s'est posé de construire sur le long terme et d'élaborer des mesures concrètes pour faire évoluer une situation encore trop marquée par de fortes discriminations et atteintes aux droits des femmes. Pour la première fois dans l'histoire du ministère de la Jeunesse et des Sports, des structures et des moyens ont été mis en place pour faire progresser la réflexion et donner la parole aux femmes sportives quel que soit leur niveau de pratique.

Dix groupes thématiques au niveau national et un réseau de correspondantes et correspondants nommés auprès des Directions Régionales de la Jeunesse et des Sports ont été constitués et travaillent à l'élaboration de mesures concrètes. Ils ont initié depuis 2 ans de nombreuses actions de promotion, insertion, formation et communication. La responsabilité nationale et internationale du dossier " femmes et sport " et l'animation de ce réseau a été confiée à une chargée de mission auprès du Directeur des sports.
 Les premières assises nationales " femmes et sport " se sont tenues les 29 et 30 mai 1999 et ont regroupé près de 500 participantes et participants. Plusieurs mesures significatives découlent des conclusions adoptées lors des assises :

Elle conduit le mouvement sportif à proposer des actions destinées à promouvoir la pratique féminine dans toutes les disciplines sportives, à assurer une équité des moyens afférents à l'organisation des compétitions féminines et masculines, à favoriser la prise de responsabilités dans les instances dirigeantes. De plus, il est demandé aux fédérations de transmettre des informations sur les différents programmes qu'elles mettent en œuvrent. Un travail de réflexion est en cours afin de permettre une évolution de la féminisation des cadres techniques chargés de l'encadrement du haut niveau. Une femme a été récemment nommée DTN de la fédération française de Triathlon. Ce travail est effectué en relation étroite avec le plan pluriannuel de féminisation des postes à responsabilité dans la fonction publique et le plan de formation spécifique "femmes et sport".

Il convient également de souligner la nomination (par arrêté du 12 juin 2001) de Madame Edwige AVICE, ancienne ministre des sports, en qualité de présidente du Conseil national des APS (CNAPS). Cette nouvelle institution se caractérise, notamment, par une importante féminisation de ses membres. Une telle démarche se retrouve dans les différents domaines où le ministère de la jeunesse et des sports a un pouvoir de nomination : Madame Michèle VALLEE, Inspectrice générale, a été nommée présidente du jury national du concours 2001 de recrutement des professeurs de sport, permettant une féminisation à hauteur de 30 % des membres de ce jury (contre 17 % en 2000).

Une action internationale renforcée. La coopération sur le thème " femmes & sport " a été développé avec de nombreux pays à travers des échanges, des accords bilatéraux, un soutien accru à des projets de promotion du sport féminin. La France, déjà très impliquée dans les activités du groupe européen " femmes & sport " (EWS) a obtenu le 27 juin 2001, à Tallinn (Estonie), l'organisation de la 6ème conférence européenne " femmes & sport " qui se déroulera en 2004.


LE PLAN SPORT-EMPLOI


Le sport peut jouer un rôle dynamique dans la lutte pour l'emploi. Avec ses 175000 associations, ses 12 millions de licenciés et quelques 300000 emplois liés au sport, il est un secteur socio-économique à part entière et constitue un véritable vivier d'emplois. Aider le secteur sportif à affirmer ce rôle économique tout en favorisant le développement de la pratique sportive pour tous, telle est l'ambition du Plan Sport-Emploi lancé en décembre 1996 par le Ministère de la Jeunesse et des Sports.

"UN CLUB - UN EMPLOI" : LA CONVENTION DE DÉVELOPPEMENT SPORT EMPLOI : Il s'agit d'inciter des associations sportives à professionnaliser leur encadrement pour conduire un projet de développement et d'adaptation aux attentes du public de leurs activités. Au niveau départemental, chaque Direction Départementale de la Jeunesse et des Sports jouera un rôle de "guichet unique", et se chargera de faciliter les démarches auprès des autres administrations pour obtenir des aides au titre des mesures générales de État en faveur de l'emploi. Elle complètera, si besoin est sur les propres crédits du MJS, afin d'atteindre un abaissement global du coût pouvant atteindre :  65000 F la première année, 50000 F la deuxième année, 30000 F la troisième année, 20000 F la quatrième année, 10000 F la cinquième année, par une "Convention de Développement Sport Emploi".
Le public jeune concerné est âgé de plus de 26 ans ; le Plan Sport Emploi s'avère donc, par cette mesure, complémentaire du Plan Emplois Jeunes. Ce dispositif d'incitation financière au recrutement d'éducateurs et d'agents d'accueil, d'administration ou d'entretien dans les associations sportives, reposant sur l'institution d'une collaboration étroite avec les services du ministère du travail et de l'ANPE dans les départements pour mobiliser les mesures générales en faveur de l'emploi, et sur une affectation d'une partie des aides spécifiques du MJS aux associations sportives (FNDS et titre IV) a permis de créer, en 1998, 1200 emplois.

Pour tous renseignements, contactez votre Direction Départementale de la Jeunesse et des Sports.

CONVENTIONS D'OBJECTIFS "EMPLOI" AVEC LES FÉDÉRATIONS : Il s'agit d'une priorité "emploi" affichée dans les conventions d'objectifs passées avec les fédérations. Trois mesures précises ont été mises en oeuvre : la mise en cohérence des objectifs fédéraux avec la structuration et l'adaptation de l'offre sportive, le cofinancement par le MJS de postes de cadres sportifs fédéraux destinés à mettre en oeuvre des plans de développement régionaux non seulement axés sur le haut niveau mais aussi sur le développement de la pratique sportive, et le cofinancement d'opérations expérimentales proposées par les fédérations dans le cadre de la lutte pour l'emploi.
Les conventions d'objectifs ont permis d'une part de mobiliser les fédérations pour promouvoir le plan sport emploi auprès des associations locales qui leur sont affiliées, d'autre part de créer 652 emplois de cadres fédéraux tant régionaux que départementaux avec l'aide financière du MJS versée aux fédérations sportives.


ACTION INTERNATIONALE


La coopération sportive internationale offre de remarquables opportunités pour le rayonnement de la France, l'élévation du niveau sportif de notre pays et les échanges d'expérience en matière de politique sportive. Elle permet simultanément au sport français de mener une démarche de solidarité et d'aide au développement durable.
Le Ministère des Sports inscrit sa démarche de coopération internationale en matière de sport dans le cadre d'échanges bilatéraux et par une participation aux activités d'organisations intergouvernementales et de réseaux internationaux. Un certain nombre de thèmes (promotion du français du sport, soutien aux élus français dans les instances sportives internationales…) font l'objet de programmes d'action spécifiques.

Les coopérations bilatérales :  La France est liée à une quarantaine d'États et de gouvernements par des accords bilatéraux de coopération dans le domaine du sport. Ces accords peuvent prendre la forme d'arrangements administratifs, engageant les ministères chargés des sports des États ou gouvernements concernés, ou d'accords de coopération, engageant les gouvernements des 2 États
Si les engagements formels permettent de structurer efficacement l'offre de coopération sportive de la France, ils ne sont cependant pas exclusifs d'autres formes d'échanges, plus informels, qui reçoivent le soutien des pouvoirs publics.
Les actions de coopération bilatérale font l'objet d'une concertation entre la Direction des Sports et le mouvement sportif français (fédérations et associations sportives) en vue de l'élaboration de programmes d'échanges dont les objectifs sont, selon les cas, l'élévation du niveau sportif, les échanges d'expérience technique, ou l'aide au développement et à la structuration du sport dans les pays en transition ou en développement.
La coopération bilatérale est également l'occasion d'échanges entre administrations et mouvements sportifs autour de thèmes tels que la lutte contre le dopage, le développement de la pratique féminine et l'accès des femmes aux responsabilités dans les instances sportives, la facilitation ou l'aide à l'accès au sport au profit des personnes handicapées, la préparation des athlètes de haut niveau et l'organisation des grands événements sportifs internationaux.
Les actions de coopération administrative peuvent porter sur l'aide à la mise en place et la structuration d'institutions chargées des sports dans les États et gouvernements qui souhaitent bénéficier de l'expérience française, sur des thèmes liés notamment au financement, à la fiscalité ou au cadre juridique du sport.

Les coopérations multilatérales : La direction des sports développe d'autres coopérations dans un cadre multilatéral, au sein d'organisations intergouvernementales constituées ou de réseaux internationaux plus informels, associant souvent représentants gouvernementaux et non-gouvernementaux

L'Union européenne : Si le sport ne fait pas encore partie des compétences communautaires, il est directement ou indirectement affecté par les décisions des instances communautaires, au travers notamment de l'application des règles de la concurrence et de la libre circulation des personnes, des biens et des services. De nombreuses politiques communautaires (concurrence, recherche…) ou programmes (Éducation, Santé, Jeunesse…) ont ainsi un impact, parfois direct sur le sport.

Depuis plusieurs années, un certain nombre de rencontres informelles ont pris un caractère régulier. Il s'agit en particulier du Forum européen du sport, co-animé par la Commission européenne et le pays assurant la présidence de l'Union, qui se tient chaque année, au second semestre. Le semestre de présidence est généralement l'occasion pour le pays assurant la présidence d'organiser une rencontre des directeurs des sports, précédant une rencontre informelle des Ministres, chargés des sports, qui peut être l'occasion de l'adoption de déclarations sur des aspects du sport intéressant les Quinze.
La France avait pris en 1998 et 1999 des initiatives en faveur d'une meilleure prise en compte des APS par les instances de l'Union européenne ; ces initiatives ont trouvé leur concrétisation au cours de la présidence française du second semestre 2000.
Suite à de nombreuses rencontres bilatérales au niveau ministériel et de plusieurs événements multilatéraux (réunion des ministres des sports de la troïka européenne, 1ère réunion d'un comité de liaison Union européenne - Agence mondiale antidopage, Forum européen du sport à Lille, réunion des ministres des sports de l'Union européenne...), le Conseil européen de Nice (7-9 décembre 2000) a pris une double décision qui constitue un véritable tournant dans la reconnaissance du caractère spécifique du sport, en même temps qu'un succès pour la présidence française unanimement saluée en Europe.

Les chefs État et de gouvernement des Quinze ont en effet adopté :

Parmi les principes énoncés par la " déclaration de Nice " figurent notamment :

Le suivi des principes énoncés dans la " déclaration de Nice " est désormais repris dans les thèmes de collaboration sportive proposés par les différents États qui se succèdent à la présidence de l'Union européenne.

Le Conseil de l'Europe : La participation aux activités en matière de sport du Conseil de l'Europe se fait en particulier au sein du Comité Directeur pour le Développement du Sport (CDDS) dont l'activité est guidée par la Charte européenne du sport et le Code d'éthique sportive. Le CDDS agit également dans le cadre du programme SPRINT d'assistance mutuelle aux nouveaux pays membres dans le sport. Des comités spécialisés assurent par ailleurs le suivi des Conventions européennes : Convention contre le dopage et Convention européenne sur la violence et les débordements de spectateurs lors de manifestations sportives et notamment lors de matches de football. Le Conseil de l'Europe réunit tous les 2 ans la Conférence des ministres européens responsables du sport.

L'Organisation des Nations unies pour Éducation, la Science et la Culture (UNESCO) : La Conférence générale de l'UNESCO a adopté en 1978 une Charte Internationale de Éducation Physique et du Sport. L'UNESCO a organisé à 3 reprises une Conférence internationale des Ministres et hauts fonctionnaires responsables de l'éducation physique et du sport (MINEPS) à Paris (1976), Moscou (1988) et Punta del Este (1999). En 1978, l'UNESCO s'est dotée d'un Comité Intergouvernemental pour Éducation Physique et le Sport (CIGEPS).

La Conférence des Ministres de la jeunesse et des sports des pays ayant le français en partage (CONFEJES) : Née en 1969 et composée des Ministres responsables de la jeunesse et des sports de près d'une quarantaine États et gouvernements, la CONFEJES est la seule instance internationale responsable de la jeunesse et des sports dans l'espace francophone.
Elle tient une session ministérielle tous les 2 ans, ainsi que des sessions extraordinaires. Elle est suppléée par un bureau qui se réunit les années hors des sessions ministérielles et par un secrétariat général basé à Dakar.
En matière sportive, la CONFEJES administre des programmes de soutien à la mise en place et à la structuration de politiques sportives dans les pays membres ainsi que des programmes de soutien au développement du sport (sport de haut niveau et sport de proximité) et de formation et perfectionnement des cadres. La CONFEJES participe également au financement et à l'administration de centres de haut niveau pour les sportifs africains.
La France est le principal bailleur de fonds de la CONFEJES.
Des comités, auxquels la France participe, se réunissent régulièrement sur les questions de la lutte contre le dopage et de promotion de la place des femmes dans le sport.
En 1987, la CONFEJES s'est vue confier par le Sommet des chefs État et de gouvernement des pays ayant le français en partage le mandat de mettre en oeuvre et d'assurer la pérennité des Jeux de la Francophonie qui se tiennent tous les 4 ans, alternativement dans un pays du Sud et un pays du Nord. La supervision des Jeux est assurée par un Comité International des Jeux de la Francophonie (CIJF) dont le président est le Ministre assurant la présidence de la CONFEJES.
Le secrétariat exécutif du CIJF est actuellement basé en France.

La Conférence sportive européenne (CSE) : Fondée en 1973, la CSE rassemble les représentants gouvernementaux et non-gouvernementaux du sport européen pour des échanges de vue sur les politiques sportives, les possibilités de coopération européenne et les matières d'intérêt commun, au cours de conférences biannuelles.

Le groupe de pilotage européen femmes et sport (EWS) : Établi par la conférence sportive européenne en 1993, à la suite d'un groupe de travail établi en 1989, l'EWS assure le suivi et le soutien des politiques de promotion de la participation féminine aux pratiques et aux instances dirigeantes sportives.
La France a été élue en 2001 à la présidence de l'EWS pour une période de 2 ans à partir d'avril 2002, ce qui implique entre autres la responsabilité de l'organisation d'une conférence européenne sur le thème " femmes et sport " en 2004.

Les programmes d'action ciblés : Utilisation de la langue française au sein du mouvement sportif international et dans le cadre des Jeux olympiques. La direction des Sports anime un groupe de travail interministériel qui œuvre au maintien de la langue française comme langue officielle du mouvement olympique et, plus généralement, comme langue de travail au sein du mouvement sportif international.
Le français est en effet l'une des 2 langues officielles du mouvement olympique, ainsi que l'une des langues officielles de plus de trente fédérations sportives internationales.
Les travaux du groupe de travail interministériel se concrétisent généralement par la signature de conventions avec les comités d'organisation des jeux olympiques et la mise en place de programmes de soutien à la place du français associant les ministères concernés du gouvernement français et les comités d'organisation des jeux.

Le rôle des Français au sein des instances sportives internationales : La présence de nos compatriotes aux niveaux de décision dans les instances sportives internationales constitue un enjeu important sur les plans sportif, économique et politique. Elle participe au rayonnement de notre langue et de notre modèle sportif. A ce titre, la promotion du rôle des Français au sein des instances sportives internationales fait l'objet d'un soutien concerté avec le mouvement sportif et d'un suivi à la Direction des Sports.

Suivi des grands évènements sportifs : Le suivi des grands événements sportifs concerne essentiellement les championnats d'Europe et du monde ou les manifestations exceptionnelles telles que les Universiades, les Jeux méditerranéens, les Jeux de la francophonie et d'autres Jeux à vocation régionale ou thématique et s'articule autour de 3 concepts-clé : veille, analyse et conseil.